Courbures de la colonne vertébrale

Chez l'adulte, la colonne vertébrale présente quatre courbures : cervicale, thoracique, lombaire et sacrale. Les courbures thoracique et sacrale (pelvienne) (cyphoses) sont concaves antérieurement tandis que les courbures cervicale et lombaire (lordoses) sont concaves postérieurement. Les courbures thoracique et sacrale (pelvienne) sont des courbures primaires qui se développent pendant la période fœtale, en relation avec la position fœtale (fléchie). Elles sont conservées durant toute la vie du fait qu'elles résultent d'une différence de hauteur entre les parties antérieure et postérieure des vertèbres.

Les courbures cervicale et lombaire sont des courbures secondaires qui résultent d'une extension à partir de la position fœtale fléchie. Elles commencent à apparaître pendant la période fœtale, mais ne deviennent évidentes qu'à partir de la petite enfance. Les courbures secondaires sont principalement dues à des différences d'épaisseur entre les parties antérieure et postérieure des disques IV. La courbure cervicale devient manifeste lorsque le nourrisson commence à étendre la tête lorsqu'il est couché sur le ventre et à la tenir droite lorsqu'il est assis. La courbure lombaire devient évidente lorsque le petit enfant commence à se tenir debout et à marcher. Elle est généralement plus prononcée chez la femme et se termine au niveau de ['angle lombo-sacral à la jonction de la 5e vertèbre lombaire avec le sacrum. La courbure sacrale est également différente chez la femme et chez l'homme ; celle de la femme est réduite de sorte que le coccyx fait moins protrusion dans l'ouverture inférieure du bassin.

Les courbures augmentent la flexibilité (élasticité vis-à-vis des chocs) de la colonne vertébrale, davantage que celle fournie par les disques IV. Lorsque la charge sur la colonne est notablement accaie (comme en portant un lourd fardeau ou quelqu'un sur les épaules), les disques IV et les courbures sont comprimés (en d'autres termes, les courbures ont tendance à s'accroître). Alors que la flexibilité fournie par les disques IV est passive et limitée principalement par les articulations zygapophysaires et les ligaments longitudinaux, celle des courbures est active (dynamique), par la contraction des groupes musculaires antagonistes à ce mouvement (par ex., les longs extenseurs du dos résistent à la cyphose thoracique augmentée tandis que les fléchisseurs abdominaux résistent à la lordose lombaire augmentée). L'accroissement de la charge en avant de l'axe normal de gravitation (par ex., des seins anormalement volumineux, un abdomen pendant ou le fait de porter un jeune enfant) tend également à augmenter ces courbures. Les muscles qui résistent à l'augmentation des courbures deviennent souvent douloureux lorsque la charge est portée pendant de longues périodes.

En position assise, spécialement en absence de support pour le dos, pendant de longues périodes de temps, on se positionne en flexion dorsale (affaissement) et en extension (assis bien droit) afin de réduire au minimum raideur et fatigue. Ceci permet une alternance entre le support actif fourni par les muscles extenseurs du dos et la résistance passive à la flexion provenant des ligaments.

RÉSUMÉ RÉCAPITULATIF: Les courbures primaires (thoracique et sacrale) proviennent du développement ; les courbures secondaires (cervicale et lombaire) sont acquises en relation avec la position érigée de l'homme. Les courbures fournissent de la résilience dans l'absorption des chocs et de la flexibilité au squelette axial. Les extenseurs du dos et les fléchisseurs abdominaux apportent un support dynamique au maintien des courbures.